Corrections des textes du Concours d'Orthographe 2025 :
Dictée de 5e :
Daniel Picouly, "Le cancre nostalgique"
Enfant, j'aimais les dictées car j'étais un cancre en orthographe. Pas un minable petit cancrelat à la faute étriquée, mais un cancre de haute volée, indécrottable. Un prince de la conjugaison de travers, le roi de la grammaire en biais, le pape de la bulle. Je réussissais un nombre de fautes à faire pâlir les pages roses du dictionnaire. Je m'en faisais des colliers d'anneaux scintillants. Ne me plaignez pas. J'étais heureux. C'était le temps béni où il suffisait de cinq fautes pour toucher le Graal : le zéro !
Dictée 4e :
Daniel Pennac, "Chagrin d'école"
J'ai toujours conçu la dictée comme un rendez-vous complet avec la langue. La langue telle qu'elle sonne, telle qu'elle raconte, telle qu'elle raisonne, la langue telle qu'elle s'écrit et se construit, le sens tel qu'il se précise par l'exercice méticuleux de la correction. Toute dictée sonne comme un mystère : Que va-t-on me lire là ? Certaines dictées de mon enfance étaient si belles qu'elles continuaient à fondre en moi comme un bonbon acidulé, longtemps après la note infamante qu'elles m'avaient pourtant coûtée.
Dictée de 3e :
Marcel Pagnol, "La Gloire de mon père"
Ce que j'écoutais, ce que je guettais, c'était les mots : car j'avais la passion des mots ; en secret, sur un petit carnet, j'en faisais une collection, comme d'autres font pour les timbres. J'adorais grenade, fumée, bourru, vermoulu et surtout manivelle : je me les répétais souvent quand j'étais seul, pour le plaisir de les dire. Or, dans les discours de l'oncle, il y en avait de tout nouveaux, et qui étaient délicieux : damasquiné, filigrane ou grandiose. Lorsque sur le fleuve de son discours je voyais passer l'un de ses vaisseaux à trois ponts, je levais la main et je demandais des explications, qu'il ne me refusait jamais. C'est là que j'ai compris pour la première fois que les mots qui ont un son noble contiennent toujours de belles images.
Alors, combien de fautes avez-vous fait ?